Allier études supérieures et tennis de haut niveau n’est pas chose impossible. La preuve avec le parcours de Florian Lakat, jeune Parisien parti vivre le rêve américain et vainqueur de deux Future en trois semaines. Rencontre.
Florian Lakat
22 ans
Licencié au TC Plaisir
"Hardwork" ou encore "team spirit". Les mots ne sont pas prononcés par un cadre dans une start-up ou par un capitaine australien de Coupe Davis... mais par Florian Lakat, un Français de 22 ans qui vient de remporter en double deux Futures en trois semaines. Des tournois décrochés dans "son deuxième pays" : les Etats-Unis. A peine sorti de l’adolescence, le Parisien a en effet traversé l’Atlantique, avec l’ambition d’allier études supérieures et tennis, mais aussi de se frotter aux méthodes d’entraînement américaines.
"Après le lycée, j’ai décidé de partir faire mes études aux USA", explique Florian. "J’ai effectué le cursus universitaire à l’université de Berkeley, en Californie. Ca m’a pris quatre ans, je viens tout juste de finir. Depuis le mois de janvier, mon diplôme d’économie et de politique en poche, je me suis lancé à fond et à plein temps sur le circuit".
Pour le moment, le succès est - c’est un euphémisme – au rendez-vous. "C’est le 4e Future de suite que je gagne. J’ai joué les deux derniers avec mon partenaire, un de mes coéquipiers de l’Université, le Suédois Goransson. On joue très bien ensemble, on s’éclate et les résultats suivent. On se connaît pas cœur, c’est un super ami".
Si l’association fonctionne à merveille, c’est aussi que du haut de son mètre 97, le Parisien pratique un jeu agressif qui sied parfaitement au double. "C’est sûr qu’avec ma taille, je ne suis pas du genre à limer cinq mètres derrière la ligne de fond de court", sourit-il. "Je m’appuie sur service autant que je peux puis j’essaie de mettre beaucoup de pression sur les retours". Toutefois, le Français l’admet : ce duo, bien que "successfull", ne constitue pas l’objectif principal. "Il faut être honnête. Je joue le double en secondaire, histoire de faire un peu plus de sous. Mais l’objectif reste le simple".
California dreamin'
S'il faudra encore patienter pour un premier titre en solitaire, la réussite de Florian Lakat le démontre : il est possible d’allier études supérieures et tennis de haut niveau. "Pendant les quatre années d’étude, j’ai disputé le championnat universitaire. Ce qui veut dire entraînement tous les jours et préparation physique. Même si les courts prennent beaucoup de temps, on se débrouille pour jouer quotidiennement. Faire ses études n’empêche en rien de jouer et de s’entraîner. A l’université, on joue avec huit ou neuf équipiers. La préparation physique est très orientée "team spirit", c’est moins individualisé. On se pousse entre équipiers. C’est dans notre intérêt que l’autre progresse. Il y a aussi une rigueur que j’ai beaucoup appréciée. "Hardwork", à l’américaine !".
De la sueur et de l'esprit d'équipe donc. Mais surtout de nombreux succès pour un championnat universitaire américain pas forcément très connu sous nos latitudes. "Pourtant, ça joue vraiment pas mal", constate Florian. "J’ai joué contre des gars qui, une fois leurs études terminées, sont montés très rapidement dans les 150 premiers mondiaux, comme Cameron Norrie ou Mackenzie McDonald".
La suite pour le "Frenchie californien" ? Tennis, tennis et tennis. "La priorité est de me refaire une caisse physique, je galère un peu avec l’enchaînement des matchs. Quand je sors des qualifs, je passe un ou deux tours, puis je suis vidé. Je souhaite progresser physiquement et doucement installer mon jeu pour obtenir de meilleurs résultats en simple. Les prochaines semaines, je vais faire quelques qualifications de Challenger. En ce moment, je m’entraîne avec mon partenaire de double. On a un coach tennis et une autre personne qui nous aide sur la préparation physique. Tout ça étant basé à San Francisco, juste à côté de l’université où j’étais".
Un programme bien chargé avant un retour sur le Vieux continent. "Je vais rester aux Etats-Unis pendant un mois, un mois et demi" indique le joueur. Puis je vais partir jouer des tournois en Europe jusqu’à fin août et après, je referai le point". La success story franco-américaine ne fait peut-être que commencer.