Ce dimanche 28 mai, une fresque murale en hommage à Yannick Noah a été dévoilée, en présence de Gilles Moretton, président de la FFT, Amélie Mauresmo, directrice du tournoi de Roland-Garros, Yannick Noah et quatre de ses enfants.
L’œuvre, qui se situe dans l’allée Nord, sur le mur du bâtiment des joueurs, rebaptisé lui aussi « Bâtiment Yannick Noah 1983 », à proximité de la tribune présidentielle, a été réalisée par l’artiste guadeloupéen Jay Ramier.
Dans une volonté de célébrer les 40 ans de la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros, la FFT a confié la réalisation d’une fresque murale figurative à l'artiste Jay Ramier. Né en Guadeloupe, établi à Paris, surnommé le « Black Picasso », JayOne (son nom d’artiste) est une des grandes figures de la culture urbaine de ces dernières années. Il lui était demandé de tenir compte du parcours de Yannick Noah, notamment sa carrière de tennisman, sa rencontre avec Arthur Ashe, sa double culture, son métissage franco-camerounais, son engagement et ses actions auprès des enfants (Fête le Mur), sa famille et ses amis et son parcours artistique.
L'artiste a ainsi expliqué que "Yannick Noah avait libéré les tournois mais aussi la France d’un gros poids en devenant le premier vainqueur français de l’ère Open. Il ouvrit aussi la voie pour beaucoup de jeunes qui se voyaient en lui. Qu’ils aient des dreadlocks, des cheveux crépus ou bouclés, ou qu’ils écoutent du rock ou du reggae. Il a d’une certaine manière démocratisé le tennis, de la même manière que le hip-hop avait démocratisé la culture en permettant à des jeunes de tout horizon de danser sur des morceaux de carton, de dessiner sur les murs avec une bombe de peinture ou de faire de la musique avec une platine. Et je faisais partie de ceux-là. Voir un jeune noir triompher en étant lui-même, avec sa dégaine, sa coupe de cheveux et son poignet aux couleurs rouge jaune et vert si symboliques, fut un des moments les plus forts de mon adolescence", rappelle celui qui avait 16 ans lors du sacre de Yannick Noah.
Une inauguration très émouvante
En préambule de ce "reveal", le président Gilles Moretton rappelait que "c’est important de faire ça. Autant pour l’athlète qu’est Yannick que pour l’homme qu’il est. Nous voulions lui rendre l’hommage qu’il mérite". Amélie Mauresmo, directrice du tournoi, se disait "très heureuse de proposer cette célébration à Yannick Noah. Comme il le sait, mon histoire personnelle avec le tennis est très intimement liée à sa victoire. Nous souhaitions rendre hommage au champion, à l’homme, à sa double culture, à la Coupe Davis."
En compagnie de Joakim, Jenaye, Eleejah et Joalukas, quatre des enfants de Yannick Noah, la directrice du tournoi a révélé un des pans de la fresque.
Jay Ramier : "La proposition repose sur l’épopée de Yannick Noah et sa victoire finale dans l’édition 1983 du tournoi de Roland-Garros. Les images choisies sont des plans ou macros reflétant certaines des qualités manifestées par Noah lors de cette quinzaine. La rage de vaincre quand il serre les poings. La force et l’agilité quand ses jambes décollent pour smasher, mais aussi son émotivité pendant et après le dernier jeu du troisième set. Lorsqu’à genoux, il fond en sanglots. Cette épopée est le centre de la fresque car étant la raison de cet hommage. (…) Certains éléments suggèrent de revenir sur ses origines camerounaises à travers un tissu Bamiléké dont les motifs peuvent être détournés pour symboliser d’autres occupations ou valeurs chères à Yannick Noah."
Yannick Noah : "Je suis très touché par les marques d’affection qu’on me témoigne depuis deux jours. Je suis heureux de partager cela avec mes enfants. Je voulais vous remercier tous, ainsi que Gilles, Amélie et toute la fédération. Je suis également très touché que l’artiste ait pensé à faire figurer maman et papa sur son œuvre."