Formation, prévention et accompagnement des joueurs face aux risques de corruption sportive, c'est la politique mise en place par la FFT.
Pour préserver l’intégrité du tennis et la sincérité des compétitions, la Fédération Française de Tennis poursuit et intensifie sa lutte contre la corruption sportive et les tentatives de manipulation de matchs en lien avec des paris sportifs en déployant de nouvelles actions concrètes.
Comme le 28 mars pour les entraîneurs nationaux réunis au CNE et le 4 avril pour les juniors en stage sur la Côte d’Azur, le service juridique de la FFT organisait mardi 23 avril, à Angers, une formation pour les joueurs qui y disputent actuellement le tournoi Future.
Le but ? Les sensibiliser à la préservation de l’intégrité des compétitions sportives. Animée par Ophélie Soudre, Responsable juridique à la FFT, accompagnée par Alexandre Huguet, Commissaire divisionnaire, chef de la division judiciaire du service central des courses et jeux, de Justine Atlan, Directrice générale de l’association e-Enfance et de Jean-François Vilotte, Directeur général de la FFT, cette formation est une étape essentielle destinée à toutes les populations potentiellement exposées.
Pour l’instant facultatives, ces séances, dont certaines ont déjà été programmées (14 juin pour les directeurs de tournois ITF, semaine du 17 juin auprès des joueurs au Challenger de Blois et auprès des joueuses à l’ITF féminin de Montpellier, devraient à terme devenir obligatoires. "Il faut expliquer et prévenir ces phénomènes de corruption qui peuvent littéralement détruire la carrière d’une joueuse ou d’un joueur, expliquait Jean-François Vilotte à Angers. Il faut que ces joueurs s’adressent le plus rapidement possible aux services de police ou à la fédération pour être aidés, assistés pour ne pas céder à ces pressions."
Ne jamais céder
"Il faut dire qu’on n’est pas intéressé dès la première prise de contact, insistait quant à lui Alexandre Huguet. Si on accepte une fois on est coincé et vulnérable. On peut être victime de chantage, c’est pour ça qu’il faut refuser tout de suite de manière claire et catégorique et signaler ces comportements."
C’est pour faciliter ces signalements que la FFT a mis en place un onglet « Signaler une manipulation de compétition », directement accessible sur la page d’accueil du site internet de la FFT renvoyant vers un formulaire à compléter.
Cet outil, à destination de tous les publics (joueurs/joueuses, entraîneurs, arbitres, dirigeants et grand public), a pour objectif de faciliter et de simplifier le recueil des alertes liées aux tentatives de manipulation en lien avec les paris sportifs. Toutes les personnes, utilisant ce service, bénéficieront de l’assistance de la FFT, qui fournira des conseils ainsi qu’un accompagnement lors des démarches, y compris judiciaires. Ces alertes seront traitées par la FFT avec une garantie de confidentialité absolue. Les personnes ayant utilisé ce service fédéral seront informées, s’ils communiquent leurs coordonnées, sous 48 heures, des suites données à leurs alertes.
La lutte contre le cyberharcèlement
Outre ces "prises de contact" et ces tentatives de corruption, les joueurs sont aussi exposés à un autre fléau moderne : le harcèlement sur les réseaux sociaux. Insultes, menaces d’agressions en tout genre et même menaces de mort, ils sont nombreux à subir au quotidien, les attaques de parieurs déçus et de cyber-harceleurs. Pour leur venir en aide, la FFT vient de conclure un partenariat avec avec l’association "e-Enfance", spécialisée dans la lutte contre le cyberharcèlement. Dans le cadre de cette collaboration, les joueurs et joueuses ont accès à la plateforme "Net-Ecoute", via un numéro vert (0 800 200 000) ou les réseaux sociaux.
Une équipe de juristes, de psychologues et de community managers sont ainsi à leur écoute. Lors d’un signalement, les équipes de "Net-Ecoute" qualifient l’infraction et constituent la collecte de preuves (captures d’écran…) en collaboration avec la victime. Les partenariats noués entre "e-Enfance" et les acteurs du numérique (Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter et YouTube), permettent alors de faire supprimer le compte incriminé ou le contenu illicite dans un délai de 48 heures maximum.
"On est là pour protéger les joueurs, les aider à faire cesser ce harcèlement et envoyer un message fort à tous ceux qui les harcèlent, quelles que soient leurs intentions, expliquait ainsi Justine Atlan. C’est un comportement qui est illégal. De la même façon qu’on ne supporterait pas que les joueurs soient victimes de haine sur un terrain, il n’y a pas de raison qu’on le supporte sur les réseaux. Ce sont des comportements intolérables qui doivent être sanctionnés par des mesures prises par les plateformes et peut-être des suites judiciaires selon les cas. D’autres sportifs profiteront peut-être aussi de ce partenariat car l’idée c’est que la FFT soit une fédération précurseur dans ce combat. Les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit contrairement à ce qu’on a tendance à penser trop souvent."
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