Titré en simple et en double à Troyes la semaine dernière, Manuel Guinard revient sur cette semaine réussie et évoque ses objectifs et ambitions pour celles à venir.
Manuel, félicitations ! Deux titres sur un week-end, on peut dire que c’est un tournoi réussi. Comment s’est passée cette semaine pour toi ?
Je suis vraiment arrivé ici dans l’optique d’essayer d’enchaîner le plus de matchs possibles parce que j’ai eu un début de saison assez compliqué donc j’ai essayé de prendre les matchs les uns après les autres. J’ai eu un premier match difficile contre un jeune junior qui joue très bien (Marat Sharipov, victoire 7/6(3), 6/3) et puis derrière j’ai réussi à m’en sortir, à enchaîner et à jouer de mieux en mieux, malgré les conditions qui changeaient tous les jours.
On est vraiment passés par toutes les conditions, la pluie, le vent, 50 degrés, (rires) etc… Donc, j’étais content de sortir des qualifs, de gagner mon premier tour de tableau (contre Maxime Janvier, 7/6(5), 6/3) parce que c’est vraiment un super joueur et il joue très bien en ce moment. Après ça, j’ai pris match par match et ça s’est plutôt bien goupillé !
En plus tu réussis le doublé avec Grégoire Jacq, donc c’est une double satisfaction ?
Oui et puis ça s’est fait un peu au dernier moment, parce que Grégoire devait aller sur un autre tournoi et jouer avec Enzo (Couacaud), mais il s’est qualifié à Wimbledon. Je lui avais dit qu’en solution de repli, il pouvait venir jouer le double à Troyes avec moi.
Finalement, on se retrouve à avoir un bye, ensuite on gagne nos deux matchs suivants. Je pense que Grégoire n’est jamais arrivé aussi tard et reparti aussi tôt sur un tournoi et en gagnant le tournoi ! (Ils ont remporté la finale sans jouer, à la suite du forfait de la paire espagnole Lopez San Martin/Rincon). C’est vraiment très cool, ça fait trois d’affilée qu’il gagne, deux pour moi. Par la même occasion, je remonte au classement en double, ce qui est très important pour moi et pour ma confiance aussi.
Tu es allé à Troyes sans trop de pression et finalement tu as gagné à chaque tour… est-ce qu’à partir d’un moment tu t’es dit : "ok, je peux peut-être le faire !" ?
Non, je ne me suis pas vraiment dit ça, mais j’essayais d’être vraiment concentré sur ma base et d’essayer de le répéter le plus de fois possible parce que c’est vraiment ce que je n’ai pas réussi à faire sur mon début d’année. Je n’ai pas réussi à enchaîner les matchs, je perdais au premier ou au deuxième tour, donc j’étais vraiment dans cette recherche d’enchaînement, de déployer la même chose jour après jour.
Au final, ça s’est plutôt bien passé, je l’ai bien fait et ça m’a permis de gagner la plupart de mes matchs en deux sets (seule victoire en 3 sets, contre au Croate Duje Ajdukovic, 356e mondial, 6-3, 4-6, 6-0). Je ne suis pas vraiment arrivé sur le tournoi en me disant : "il faut que je gagne", ou "il faut que je fasse ceci ou cela", j’étais plus dans la démarche de développer la même chose tous les jours, un peu en mode robot.
Une stratégie payante ! Est-ce que c’est comme ça que tu vas aborder les prochains tournois dorénavant ?
C’est ce que j’ai fait en Autriche aussi en tout cas ! (Victoire au premier tour du Challenger de Salzbourg contre Norbert Gombos, 6/7(7), 6/3, 7/5). Je me suis dit : "ok, tu restes sur la dynamique de la semaine dernière, tu sais ce que tu fais bien, tu sais aussi ce que tu fais de moins bien". Dans les matchs, j’arrive à être beaucoup plus lucide : quand je fais n’importe quoi, j’arrive à me recadrer tout seul. Ça fait huit matchs d’affilée que je gagne, c’est plutôt pas mal !
Quels sont tes prochains objectifs ?
A vrai dire, j’essaie juste de grappiller gentiment des places au classement, même si je ne le regarde pas trop, mais je m’informe. Je pars de loin, donc je vais juste essayer de gagner le plus de matchs possible.
Et à plus long terme ?
A plus ou moins long terme, ce serait de raccrocher les qualifs de Grand Chelem parce que c’est vraiment là où j’ai envie d’aller. J’aimerais aussi essayer de rejouer un peu plus d’ATP, parce que ce sont des conditions que j’affectionne et que j’apprécie. Après, à court terme, ce serait de retourner dans les tableaux de Challenger sans avoir les qualifs à jouer.
