Giovanni Mpetshi-Perricard : "Mon but, c'est d'aller le plus loin possible"
19 avril 2023
A Mexico le week-end dernier, Giovanni Mpetshi-Perricard a remporté son premier titre sur le circuit face à Juan Pablo Ficovich (6/7(5), 7/6(6), 7/6(3)).
Giovanni Mpteshi-Perricard se souviendra longtemps de sa première finale sur le circuit Challenger face à l'Argentin Juan Pablo Ficovich, mieux classé que lui : trois tie-breaks, plus de 2h30 de jeu, 21 aces inscrits et pas le moindre break concédé dans la partie. Après Arthur Fils et Luca Van Assche, il est le troisième des quatre demi-finalistes de Roland-Garros juniors 2021 à remporter un titre sur le circuit ATP secondaire. Le joueur du TC Boulogne-Billancourt revient sur cette semaine incroyable et se livre sur ses ambitions pour la suite.
Giovanni, quelle semaine ! Tu n’étais même pas sûr de jouer le tableau final à Mexico, tu sors des ‘qualifs’ et tu remportes sept matchs de suite pour disputer ta première finale et la remporter. Comment tu l’as vécue ? C’était vraiment génial ! Quand je suis arrivé, les premières impressions n’étaient pas top, je suis arrivé le samedi, j’ai fait un entrainement d’une heure uniquement et mon premier tour aux ‘qualifs’ était compliqué, je l’ai remporté en trois sets. Mais je pense que j’avais quand même un bon niveau de jeu et au fur et à mesure, j’ai joué de mieux en mieux. Je me qualifie, je passe un premier tour un peu compliqué aussi, en perdant le premier set (contre l’Américain Nick Chappell 6/1, 4/6, 6/2) mais j’ai su me libérer, me faire confiance et c’est ça qui m’a aidé à gagner le tournoi. La finale aussi était compliquée, c’était très serré, mais je suis très fier de moi.
Trois tie-breaks, plus de deux heures et demie de jeu, c’était un très gros match ! Oui, c’était cool, il y avait vraiment une super ambiance et les gens dans le stade étaient à fond derrière moi. Le match était super serré, ça s’est joué jusqu’au bout et j’étais vraiment content quand on a joué la balle de match et que c’était terminé (rires). Je suis content de mon service, j’ai vraiment bien servi pendant la finale, surtout au troisième set. Je sais que c’est une de mes meilleures armes. En plus, on était en altitude, sur dur, donc ça va plus vite. J’ai su bien en profiter tout au long de la semaine et pour le dernier match ça m’a vraiment bien servi. Mais c’était ma première finale en Challenger et le but c’est évidemment d’en faire d’autres. Et surtout d’en gagner d’autres !
Avec cette victoire tu atteins aussi ta meilleure place au classement ATP (+70, il était 299e avant le tournoi et maintenant 229e). Est-ce important pour toi ?Je regarde le classement d’un œil, mais sans plus. Je ne mets pas toute mon attention dessus. Je sais que si je m’entraîne bien, si je joue bien pendant les matchs, j’aurais des bons résultats et forcément le classement suivra. Mais évidemment, jouer les ‘qualifs’ de Grand Chelem c’est un objectif pour moi et là je suis tout juste ! Mon but en général c’est juste d’aller le plus loin possible et donc de terminer l’année le plus haut possible.
Luca Van Assche, Arthur Fils, Sean Cuenin… Vous êtes une belle génération de jeunes joueurs français. Comment ça se passe entre vous ?On se parle tous les quatre très régulièrement. On échange sur tout, ensemble. Parfois, je vois Luca ou Arthur à la télévision ou sur YouTube après leurs performances. Arthur était en demies à Marseille et à Montpellier, Luca a gagné deux Challenger 125, c’est sûr que de voir ça, ça me motive énormément ! J’ai envie de gagner comme eux et il y a une vraie émulation entre nous, mais sans jalousie, c’est positif, on essaie de se tirer vers le haut. Forcément, quand tu vois les copains faire ça, tu as envie de faire la même chose. Ça me fait plaisir pour eux et je veux les rejoindre, gagner sur des tournois comme eux, c’est sûr que c’est quelque chose qui me motive.
Ils t’ont félicité après ton titre de dimanche ? Ouais, ils m’ont félicité, on s’est appelés et on s’est bien marrés !
Tu peux nous décrire ta structure d’entraînement ? Je m’entraîne au CNE, à Paris et à Roland-Garros. Mon entraîneur tennis est Emmanuel Planque et mon entraîneur physique est Sébastien Poublet. Je suis en binôme avec Sean Cuenin. Quand on peut, on s’entraîne ensemble, mais on ne fait pas toujours les mêmes tournois. Quand il n’est pas là, je m’entraîne avec d’autres joueurs qui sont sur Paris.
Tu n’es qu’au début de ta carrière et tu as déjà été un peu embêté physiquement, comment tu te sens en ce moment ?Oui, l’année dernière j’avais un peu mal à l’épaule. En début d’année aussi j’ai eu des petits problèmes de santé, mais rien de trop grave. Je me suis tordu la cheville aussi au mois d’août, mais j’essaie vraiment de faire attention physiquement. Avec "Seb", on travaille énormément là-dessus quand je suis en tournoi, le physique est vraiment un aspect sur lequel on met l’accent parce que plus je vais faire des matchs à haute intensité, plus j’ai de risques d’avoir des blessures. On sait que c’est un aspect à ne pas négliger. Mais là, ça va beaucoup mieux !
Quels sont tes prochains objectifs ? Je ne me fixe pas vraiment d’objectifs. Evidemment, à chaque fois que je joue un tournoi, je veux le gagner, mais quand on parle d’objectifs de classement, je n’y pense pas trop. Je trouve qu’une fois qu’on a atteint cet objectif, on perd un peu la motivation. Donc j’essaie de ne pas me fixer ce genre de limite, même si l’entrée dans le Top 100 est forcément quelque chose qui me motive beaucoup. Mais en termes d’objectif de résultat, je n’ai rien de précis, je veux juste continuer ce que je suis déjà en train de faire, bien jouer, progresser et ça finira par arriver.