Avec son partenaire Sadio Doumbia, Fabien Reboul a remporté son premier titre ATP cette semaine, à Chengdu contre Francisco Cabral et Rafael Matos (4/6, 7/5, 10-7). Il revient sur cette semaine accomplie, qui concrétise de nombreux mois d’effort.
Félicitations Fabien, c’était votre premier titre ATP sur le circuit, comment se sent-on après un tel accomplissement ?
C’était un des objectifs de l’année de gagner un ATP, parce qu’on avait déjà gagné toutes les catégories de Challenger donc on est contents ! Toute l’année, on a un peu couru après un titre sur le grand circuit. On a beaucoup joué, on a eu pas mal de pépins physiques dans l’équipe, Sadio a été beaucoup blessé, donc c’était une année un peu difficile. Mais on a quand même réussi à tenir notre classement et à faire quelques bons résultats. Depuis deux semaines, on était en forme et ce titre vient concrétiser tout ça. On était vraiment contents, même si on a dû tout de suite enchaîner pour les prochains tournois, mais nous sommes fiers d’avoir réalisé un de nos objectifs.
La dernière fois que vous avez atteint une finale, c’était à Cordoba en février. Vous serviez pour le match, mais n’étiez pas parvenus à l’emporter (défaite 6/4,6/4 contre Maximo Gonzalez et Andres Molteni). Est-ce que ces souvenirs sont remontés lors de cette finale, mardi ?
Non, on était assez confiants par rapport à ce qu’on faisait. Nous avions fait de bons matchs avant et puis on connaissait bien nos adversaires et c’est très important en double. À Cordoba, on avait joué une nouvelle équipe qu’on ne connaissait pas trop. Eux (Francisco Cabral et Rafael Matos), on les avait battus plusieurs fois déjà, donc on savait de quoi nous étions capables, on savait à peu près comment les jouer, la tactique était assez claire.
Mais ça reste une finale et on ne sait jamais comment les choses vont se passer. On a été menés, mais je trouve qu’on a bien géré émotionnellement. Nous sommes restés calmes, on a cru en nous et ça a tourné petit à petit. Physiquement, on a réussi à prendre le dessus et je pense qu’aussi on a mis plus d’énergie qu’eux à la fin, ça a joué. On était confiants, on s’est sentis capables d’aller le chercher et c’est ce qui nous a aidé à gagner ce titre.
© Loic Wacziak / FFT
Fabien Reboul au premier tour de l'édition Roland-Garros 2023
C’était une belle finale, remportée au super tie-break, au bout du suspense…
Oui, on a perdu le premier set, mais c’était très serré. On s’est fait prendre le service une fois et nous n’étions jamais loin sur leur jeu de service. Ils jouaient très bien et après le début du deuxième set, j’ai réussi à sauver des balles de break sur mon service. Ensuite, on s’est vraiment concentrés pour garder notre mise en jeu tout le set parce qu’on savait qu’on allait avoir la chance de prendre la leur à un moment donné. À 6-5 pour nous dans le deuxième, on a réussi à breaker blanc et avec trois ou quatre super points et donc on a entamé le tie-break avec de la confiance !
On avait un peu le momentum, on commence par mener 3-1 et ils ont eu un peu de réussite, ils reviennent, ils se retrouvent à mener 7-5 et là on fait des super points jusqu’à 10-7. Nous avons ensuite gagné les cinq derniers points, en faisant de belles choses. Nous sommes restés calmes et finalement ça a payé, donc cette gestion émotionnelle, le fait de ne montrer que du positif, ça a été important pour la victoire.
Vous êtes donc arrivés au Kazakhstan en ayant fait le plein de confiance ! Quels sont les prochains objectifs et les échéances à venir ?
On a un match samedi, contre des adversaires qu’on connaît et qui sont très bons (Romain Arneodo et Sam Weissborn) donc on va essayer de repartir tout de suite et essayer de nous prouver qu’on peut enchaîner et qu’on ne va pas se reposer sur un titre. On espère avoir la même énergie, la même attitude, essayer de reproduire ce qu’on a fait en Chine pour essayer d’emmagasiner des victoires et aller chercher plus. Ensuite, on ira au Masters de Shanghai et peut-être à Tokyo.
Quelle est votre structure d’entraînement ?
On est tout le temps ensemble, toute l’année tous les deux ! Et on joue énormément de tournois. L’année dernière par exemple, j’ai joué 43 tournois sur 44 semaines, donc on n’est jamais trop à la maison. Mais quand on y est, on s’entraîne au Stade Toulousain, avec des joueurs du club qui nous aident de temps en temps pour faire des entraînements de double. Il y a mon père aussi qui regarde beaucoup nos matchs et d’autres gens aussi et on en discute ensuite avec eux, mais on n’a pas d’entraîneur fixe en tout cas.
Quels sont vos objectifs à long terme, vos rêves ?
On aimerait passer à la catégorie du dessus maintenant et gagner un ATP 500 ou un 1000 ! Et ensuite, bien sûr, de gagner un Grand Chelem. Il y a aussi tout ce qui est participation en Coupe Davis, représenter la France, c’est dans nos têtes… Après, il y aura les JO qui étaient un objectif quand on a commencé le double, il y a un an et demi.
Pour l’instant, on est encore un petit peu loin des mieux classés Français, mais on espère avoir une chance d’être potentiellement aux Jeux Olympiques si on fait une bonne fin d’année et une bonne moitié de saison l’année prochaine. Ce serait magnifique, à Paris, devant nos proches, devant la France, en plus on se sent capable de gagner quelque chose donc ce serait vraiment sympa !