Gilles Simon : "J'ai mis tout ce qu'il me restait sur le court"
2 novembre 2022
Incroyable vainqueur de Taylor Fritz, Gilles Simon a partagé son plaisir. L'aventure se poursuit au Rolex Paris Masters. Malgré la fatigue...
Gilles, comment êtes-vous parvenu à gagner ce match ?
(sourire) Évidemment ça s'est joué à rien, quelques centimètres, une balle qui retombe du bon côté pour moi. j'ai mis tout ce qui me restait comme énergie sur le court.
A la fin, j'avais mal partout. Lui jouait dans un contexte difficile, il chassait une "qualif" au Masters, il avait le public contre lui. Il a eu une attitude incroyable. Il s'est lui aussi battu jusqu'au bout. On s'est fait un gros combat, c'était une belle bataille, pleine de respect. Je suis évidemment content que ça tourne en ma faveur.
Ce match, s'il a lieu à Shanghai ou Toronto, le résultat n'aurait pas été le même non ?
Si on était à Shanghai, le match n'aurait pas eu lieu, je ne rentrais même pas dans le tableau des "qualifs" (sourire) ! Mon classement, il est ce qu'il est (il est 188e mondial). Il reflète ce que je vaux aujourd'hui. Il faut se rendre compte ce que ça coûte, ce genre de match. Après, il faut enchaîner... Demain, je ne pourrais plus marcher. Le tennis, c'est enchaîner les tournois et les matchs pendant 52 semaines. C'est pour ça que j'ai décidé d'arrêter.
C'est le dernier, mais je serais incapable de jouer pendant plusieurs semaines après ça. Voilà, j'ai fait 3e tour à "Roland", je suis au 3e tour ici, mais je choisis un peu mes tournois (sourire). Forcément, j'avais une grosse envie de bien faire à Roland-Garros et ici. J'avais aussi des grosses inquiétudes d'être au niveau. Je suis content d'être là. Mais je sais aussi la tonne d'efforts que ça m'a demandé...
Toute la salle vous a poussé, vous n'étiez pas seul aujourd'hui...
Je me suis senti seul à la fin du 2e set, parce que je savais que j'avais raté une belle occasion de finir en deux manches. Il faut être très chanceux pour gagner ce genre de match. J'avais mal partout, je servais, je n'avais plus de dos, je frappais un coup droit, je croisais un appui, j'avais mal à la fesse.
Tout était devenu compliqué. Mais oui, le public m'a poussé, et je me disais, "profites-en, tu as mal partout mais demain si tu ne peux plus jouer, c'est pas grave, c'est ton dernier match."Tu lèves la tête, tu fais un point gagnant, les gens sont là, tu en fais un deuxième, les gens s'enflamment. Et tu te dis "ah tiens ça peut repartir". Et voilà, c'est revenu comme ça...
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