Gilles Simon va jouer à Paris le dernier tournoi de sa carrière professionnelle, ce lundi à 19h30. A la veille de son duel face à Andy Murray, il évoque son ressenti et ses souvenirs.
Qu'est-ce qui se passe dans votre tête ? Il doit y avoir plein de choses…
Oui, il se passe beaucoup de choses. Ce n'est pas facile de mettre de l'ordre dedans. J'essaie juste d'être concentré sur ce que je dois faire, comme je l'ai toujours fait. C'est un peu la seule chose que je sais faire et que je maîtrise à peu près : essayer d'arriver prêt sur mon match du premier tour.
C'est beaucoup de sentiments qui se mélangent, un peu contradictoires aussi. Je n'ai pas l'énergie de les remettre dans l'ordre.
Quel est votre regard sur votre premier tour face à Andy Murray ?
Il faut bien en jouer un ! Chaque adversaire a ses avantages et ses inconvénients. Andy est un joueur difficile à jouer, en particulier pour moi. Je n'ai jamais vraiment aimé son jeu.
Maintenant je l'ai quand même battu deux fois. Je me raccroche à ça, je me dis que je peux toujours le faire. J'ai été aussi plusieurs fois en mesure de l'inquiéter.
Cela fait un moment que l'on ne s’est pas joué. C'est un match particulier. Je vais essayer de me concentrer, de bien jouer, bien bouger. On verra la suite.Le programme de lundi
© FFT / Corinne Dubreuil
Andy Murray et Gilles Simon se sont joués notamment en 2015, lors de la Coupe Davis pour une victoire serrée de Britannique.
À Roland-Garros, c'était une belle aventure, il y avait votre famille qui vous encourageait. Comment envisagez-vous cette dernière semaine ?
Je ne l’envisage pas trop. J'essaie de me laisser porter et de ne pas la contrôler. En général, j'aime bien tout contrôler mais là, il y a trop de choses. Je préfère déconnecter complètement et me concentrer sur les seules choses que je sais faire, à savoir me présenter dans le meilleur état possible au premier tour, faire mes séances de gym, taper, bouger, me rassurer sur le terrain et me soigner parce que vous l’entendez, ce n'est toujours pas joyeux à ce niveau.
Ma logique ne change pas, je vais jouer le match pour le gagner. Il n'y aura peut-être qu'un seul match ou plusieurs, on verra. À Roland-Garros, cela avait été une très bonne surprise, cela s'était bien passé. J'espère être capable de faire la même chose ici.
Après Jo-Wilfried Tsonga, vous êtes le deuxième des quatre à partir, de cette fameuse génération avec Richard Gasquet et Gaël Monfils. Où est-ce que vous vous situez par rapport à eux ? Vous ont-ils inspirés ?
La seule partie de la question à laquelle je peux répondre, c'est que je m'en inspire plus qu'autre chose parce qu'on a grandi ensemble.
C'est un peu plus facile de se projeter et de se sentir capable de battre les meilleurs joueurs du monde quand les copains arrivent à le faire. Parce que c'est plus facile de se jauger avec eux, puisque tu t'entraînes avec eux, tu joues avec eux, tu peux parfois mesurer l'écart et le niveau à chaque entraînement.
Forcément, quand tu fais des matchs d'entraînement, que le niveau est sensiblement le même et que tu en vois un qui fait "tout péter" d'un coup, tu te dis : 's’il y arrive, je peux y arriver aussi'.
Alors que si tu vois Alcaraz faire ça, si tu ne le vois jamais, tu ne t’entraînes pas. C'est dur de le mesurer. J’étais longtemps avec Jo en Australie, je savais à quel point il pouvait jouer un tennis incroyable. Avant sa finale à Melbourne, six mois avant, il est 450e mondial. Quand tu le vois faire, ça parle plus. En tout cas, moi, ça m’a aidé.
On voit pointer quelques jeunes qui sont nés à l'époque où vous avez commencé votre carrière, la génération Arthur Fils, Luca Van Assche, Gabriel Debru... Est-ce que vous les connaissez bien ? Est-ce que vous les avez déjà aidés ?
C'est une bonne nouvelle, parce qu'ils jouent tous très bien. Il y en a d’autres : Giovanni (Mpetshi-Perricard) joue très bien, comme Sean (Cuenin). Je les regarde tous. En Amérique du Sud, je regarde les trucs parce que je suis malade (rires).
C'est comme ça que ça fonctionne. Luca a fait un bon tournoi à Brest. D’un coup, Arthur se qualifie... Je pense que c'est plus facile quand tu as plusieurs joueurs de ton pays, parce que tu échanges plus en dehors. Et quand c'est la même génération, il y a un lien qui se fait naturellement.
Si tu le prends du bon côté, c'est super bien d'avoir un groupe de jeunes qui jouent bien. En plus, ils ont tous des styles très différents, des jeux très différents, des personnalités très différentes. Ils peuvent tous très bien jouer !
On parlait de la nouvelle génération. Est-ce que vous avez l’envie de prendre sous votre aile un de ces jeunes ?
J'ai envie de rester tranquille au moins l'année prochaine, certainement l'année d'après encore. Ce n'est pas impossible. Encore une fois, ces jeunes-là ont des personnes qui travaillent avec eux, des entraîneurs, des préparateurs physiques, etc. S'ils jouent bien, c'est aussi en partie grâce à eux.
Peut-être que j’aurai des opportunités à certains moments, mais je n'ai pas d'objectif en particulier d'entraîner lui plus qu'un autre, d'avoir ce poste-ci ou ce poste-là plus qu'un autre. J'ai le temps. Ma seule priorité est d'être chez moi et de faire un truc qui m'intéresse et que j'ai envie de faire.
Pour l'instant, ils sont tous bien en main, avec leurs équipes, avec des gens qui travaillent tout le temps. S'ils y arrivent bien avec ces personnes, qu'ils continuent avec elles le plus longtemps possible.
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