Enseignante depuis près de quarante ans, Florence Hutin est la représentante des entraîneurs au sein du Comité fédéral de la FFT. Elle revient sur sa mission à travers ce nouveau poste clé, qui constitue un lien fort entre la Fédération et les enseignants.
Vous êtes la représentante des entraîneurs au sein du Comité fédéral. Pourquoi avoir eu envie de vous présenter à ce poste ?
C’est d’abord une histoire de passion qui dure depuis près de 40 ans. J’ai eu mon BE1 en 1986 et, deux ans plus tard, j’ai pris le poste de directrice sportive au Tennis Club de Villebon (Essonne, Ligue IDF). J’ai obtenu le BE2 en 2001. Ma vie de famille est également très ancrée tennis, puisque mon fils a été numéroté (ex-n°92) et suit actuellement une formation DE, tandis que mon mari est enseignant formateur et a occupé un poste de CST. Je me sens très bien dans ma vie professionnelle et j’ai eu envie de m’investir dans la vie fédérale pour partager mon enthousiasme. L’arrivée de Gilles Moretton à la présidence de la FFT et son écoute à l’égard des enseignants de tennis a été le catalyseur. Il y a quelques mois, j’ai demandé aux membres du Conseil national des enseignants si l’un ou l’une d’entre eux souhaitait se présenter à ce poste, dans la continuité du travail que nous effectuons depuis maintenant trois ans. Tous m’ont répondu que j’étais celle qui devait se positionner ! Cet appui unanime a fini de me convaincre et m’a poussée à m’engager, avec beaucoup d’envie et de motivation.
Comment voyez-vous votre rôle à ce poste qui n’existait pas jusque-là ?
C’est un poste stratégique et représentatif. Il y a une notion d’engagement envers les enseignants, mais aussi envers la Fédération. En tant que membre, je participe aux travaux du Comité fédéral chargé principalement d’administrer la FFT. Et plus spécifiquement, en tant que représentante des enseignants, mon rôle est axé sur la représentation fidèle de leurs préoccupations et de leurs aspirations dans notre Fédération, avec la particularité de pouvoir communiquer directement avec cette dernière en défendant les dossiers.
Vous étiez déjà coordinatrice du Conseil national des enseignants depuis trois ans. Quelles sont justement les principales préoccupations qui vous sont remontées ?
En plus du Conseil national des enseignants, j’étais également depuis quatre ans présidente de la commission des enseignants de la ligue Île-de-France et membre des comités directeurs du comité de l'Essonne et de la ligue. En plus de mon expérience de terrain, ces responsabilités m'ont permis d'identifier et de travailler sur les besoins et les attentes d’une majorité de mes collègues, ainsi que les nombreux défis auxquels nous faisons tous face au quotidien. Cela porte notamment sur la rémunération, la formation continue pour le maintien et l’amélioration des compétences, le bien-être dans l’exercice de notre métier, son attractivité. Des réflexions quant aux diplômes DE et DES, ainsi que sur la fidélisation des enseignants, sont également nécessaires. Il ne faut pas oublier que l’enseignant est la pierre angulaire du club de tennis, à la fois porte d’entrée dans la vie du club et vecteur d’engagement des adhérents sur le long terme.
Quelles vont donc être vos priorités ?
Il me semble tout d’abord nécessaire de tisser des liens solides avec les enseignants. Pour cela, je souhaite décliner le CNE dans les ligues et les comités, avec des conseils régionaux et départementaux. Grâce à ces organes de proximité, les enseignants pourront exprimer librement leurs préoccupations et faire part de leurs suggestions. Un appel à candidatures a été lancé bientôt être lancé et permettra aux enseignants diplômés d’État motivés de les intégrer et de s’engager ainsi à leur tour. Je compte aussi travailler en étroite collaboration avec celui ou celle qui sera recruté en tant que responsable Support enseignants, nouveau poste tout récemment ouvert par la FFT et Pierre Cherret, directeur du Pôle Clubs. L’objectif commun entre tous sera d’échanger au maximum sur les défis du terrain et de trouver ensemble des solutions adaptées.
En quoi le fait d’être ainsi au cœur de l’action, proche des élus de la Fédération, est-il si important ?
Parce qu’il est essentiel que les actions de la Fédération soient en harmonie avec les besoins du terrain. Je suis là aussi pour m'assurer que les objectifs stratégiques fédéraux refléteront fidèlement les réalités et les priorités des enseignants. Le fait de travailler en étroite collaboration avec les élus, notamment Sabrina Léger, la vice-présidente en charge de la formation, des enseignants, de la culture et du patrimoine, doit justement permettre d’adapter nos plans d'action en fonction des retours et des attentes du terrain, et de promouvoir des initiatives de soutien et de formation pour les enseignants. Il est crucial que ces professionnels disposent des ressources et des compétences nécessaires pour exceller dans leur métier.
Vous êtes désormais le lien entre la Fédération et les enseignants. C’est une grande responsabilité...
Justement, je considère que la responsabilité est un pilier fondamental de mon rôle. Pour moi, il est évident qu’il s’agira de rendre régulièrement compte aux enseignants des actions et des progrès, par l’intermédiaire des Conseils régionaux des enseignants ou grâce au Slack des enseignants qui a été créé dès l’instauration du CNE. L'obligation imposée par le ministère dans le cadre de la loi Sport via ce nouveau poste est en effet très importante. Je considère mon engagement comme une responsabilité à double sens : servir les enseignants tout en renforçant la Fédération.