Vainqueur du tournoi d'Oberentfelden, le Breton de 20 ans connaît un début de saison 2019 faste et se rapproche du Top 400. Entretien avec un jeune joueur de plus en plus à l'aise avec son jeu, et avec la vie de joueur professionnel.
Il y a quelques jours, vous avez remporté le "25000$" d'Oberentfelden, disputé en Suisse. Comment s'est déroulé ce tournoi ?Ça ne peut pas mieux se passer quand on repart avec le trophée ! C'était un bon tournoi, joué sur moquette. Ce n'est pas ma meilleure surface, mais j'ai réussi, match par match, à m'habituer. Je suis surtout revenu de nulle part au 2e tour, quand je suis mené 6/2 dans le tie break du 2e set, et que je sauve cinq balles de match. A ce moment-là, je ne me voyais pas du tout gagner cette rencontre et encore moins le tournoi... Ça m'a sans doute un peu libéré.En finale, c’était un gros duel contre un joueur suisse (Sandro Ehrat, ndlr) qui avait un peu arrêté mais qui a un très bon niveau, qui ne donne aucun point, qui joue très bien sur moquette, avec des trajectoires tendues. C'est aussi ce que j'essaye de réaliser : faire les choix justes, rester simple dans mes schémas de jeu. Du coup, il y a eu beaucoup d'échanges et un beau combat physique. Dans ce tournoi, j'ai eu plein de test différents : des grands serveurs, des mecs qui ne font pas de fautes... Donc globalement une très bonne semaine.
Vous vivez un début de saison fructueux, avec deux victoires de suite en "25000$". Qu'est-ce qui a changé dans votre jeu ou votre comportement au cours des derniers mois ?Je suis beaucoup plus calme sur le terrain. Et au-delà d'être bénéfique pour mon jeu, ça a servi mon corps. Je peux enchaîner des matchs sans être fatigué, ce que je ne pouvais pas faire l'an dernier où j'étais souvent blessé. Alors oui, mon jeu en tire des bénéfices : mes choix sont plus pertinents, plus lucides. Mais surtout mon corps est "apaisé", moins mis sous tension. Mon style de tennis est très énergivore. Si je rajoute en plus beaucoup de pression inutile, au bout de quelques jours de matchs, tout devient très compliqué.Vous êtes licencié au club de Quimperlé, en Bretagne, mais vous vous entraînez sur Paris. Comment cela se passe ?Je m'entraîne au CNE, avec Jérôme Potier et Augustin Gensse pour le tennis, et Sébastien Poublet comme préparateur physique . Cela fait aussi partie des changements réussis depuis le début d’année. Au CNE, nous sommes un groupe de six joueurs (Evan Furness donc, mais aussi Alexandre Muller, Corentin Denolly, Arthur Rinderknech, Florian Lakat et Constantin Bittoun Kouzmine, ndlr), tous très motivés. Il y a une vraie émulation et c'est super agréable de bosser avec eux.Comment se déroulent les entraînements ? Je n'avais encore jamais expérimenté cette méthode de travail. En fait, on travaille tout en même temps. Il n'y a jamais de séances de physique sans qu'une séance tennis cohérente soit ajoutée. Et inversement. L'entraîneur physique et tennis travaillent ensemble. Personnellement, je trouve ça plus clair : je comprends mieux mieux pourquoi on doit faire cet effort physique afin de faire cet effort tennis. Je ressens le progrès et je vois vers quoi on va. Ça change tout... Quand on travaille autant, qu'on passe autant d'heures chaque semaine sur les courts, donner du sens à ce qu'on fait est primordial et conserve intacte la motivation.Depuis le début d'année, il y a désormais deux classements sur le circuit masculin : l'ATP mais aussi le Transition Tour. Quel classement suivez-vous ? Quels sont les objectifs ?
Je vais faire ce que je peux...! Avec ce nouveau classement, il n'y a pas trop le choix. Soit on rentre dans les Challenger et on va les jouer, soit on fait des Transition Tour pour que le classement monte. Avec mes victoires, je pense pouvoir jouer pendant quelques semaines en Challenger. Je vais partir pour Morelos, au Mexique. Si je fais des bonnes perf, je pourrais continuer. Sinon, il faudra retourner en Transition Tour et repartir de plus belle !
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