Pour sa première à Roland-Garros, Enzo Couacaud (177e ATP) a sorti le grand jeu, décrochant logiquement sa place au 2e tour. Opposé à Carreno Busta, le joueur du TCBB n’a rien à perdre.
Les émotions s’enchaînent pour Enzo Couacaud. Seul rescapé français dimanche, pour sa première participation au grand tableau parisien, le joueur du TC Boulogne-Billancourt a savouré cette victoire face à Egor Gerasimov qui, quelque part, cautionnait sa wild-card. Comme un besoin de se rassurer.
"Moi j'ai essayé de bien jouer sur chaque tournoi où j'ai pris part. J'en ai gagné un cette année et j'ai fait une autre finale après. J'ai essayé de faire au mieux ce que je pouvais maîtriser. Et la wild card, c'est du bonus. Je suis content d'avoir gagné pour montrer qu'elle n'est pas volée et que j'ai ma place ici."Avant ce premier match en Grand Chelem, et seulement le deuxième sur le circuit principal, le natif de la Réunion avait toujours échoué en qualifs à Roland-Garros. A 26 ans, il a parfaitement géré son jeu et son stress, prenant les choses en main d’entrée et maîtrisant son match d’un bout à l’autre. Une libération après une saison en dents de scie, qui l’a vu remporter son 2e Challenger à Gran Canaria en février dernier – après celui de Cassis en 2018 –, puis enquiller six défaites d’affilée au premier tour, avant d’atteindre dernièrement la finale du Challenger de Biella. Le fruit sans doute de sa récente collaboration avec Julien Gillet, son nouveau coach."Je n'avais pas de coach tennis depuis décembre ou janvier, ça faisait donc un bon moment que j'étais tout seul. Ça m'a fait du bien au début, mais ça a ses limites. Là, on a fait deux semaines de préparation avant Biella. Je pense que les résultats parlent d'eux-mêmes !"
« L’ambiance était géniale »"Papycouac", comme le surnomme ces amis pour son côté parfois casanier, a ainsi enfin goûter à toutes les saveurs de ce Roland-Garros dont il rêvait depuis si longtemps. Né à l’Ile Maurice, fan de wake, de plongée et de basket, Couacaud a particulièrement apprécié de pouvoir vivre ce moment devant un public, même restreint, après des mois en Challengers devant des tribunes vides."C'était fantastique, a-t-il lancé après sa victoire. Déjà de rejouer avec le public, ça nous avait manqué à tous. L'ambiance était unique, géniale. Dès le premier point du match, j'ai eu des frissons partout d'avoir des encouragements, des chants, des cris. C'était vraiment un grand moment de bonheur."Désormais, Couacaud voit se dresser sur sa route l’impressionnant Carreno Busta, 12e mondial et quart de finaliste l’an passé Porte d’Auteuil. Enzo Couacaud va y aller comme il est dans la vie, en toute simplicité. E.C.
Son adversairePablo Carreno Busta29 ans, ESP, 12 ansDroitier, revers à deux mainsRoland-Garros : 9e participation ; Quart de finaliste en 2017 et 2020Sa saison 2021 : Vainqueur à Marbella ; demi-finaliste à Barcelone