Après une première tentative l’an passé, la joueuse du CSM Eaubonne (23 ans, 399 e ), adepte de la terre battue, compte s’appuyer sur ses progrès mentaux et tactiques pour s’offrir un beau parcours. Elle débute contre l'Indienne Ankita Raina.
A savoir : les portraits de tous les joueurs français disputant les qualifications sont à retrouver dans Le Quotidien de Roland-Garros !
Se servir de son expérience en 2022
L’an passé, la licenciée au CSM Eaubonne s’était inclinée au 1er tour des qualifications devant l’Australienne Lizette Cabrera (6/3, 6/1), bien mieux classée (178e WTA contre 445e pour la Tricolore).
"J’avais plutôt bien appréhendé ce match. Même s’il s’agissait d’une première fois qui était impressionnante pour moi. Ce qui explique qu’à un moment, les émotions aient pris le dessus, J’ai eu du mal à gérer, je n’étais plus dans le présent. Mais j’ai aussi appris plein de chosés, côtoyé le très haut niveau. Dans un premier temps, l’objectif est de passer ces qualifications, ce serait une belle performance. Je vais prendre mach après match".
Une saison régulière
Actuelle 393e mondiale, son meilleur classement, Emeline Dartron a notamment atteint les quarts à Joué-les-Tours (ITF W25) en sortant des qualifications en 2023. Son choix de disputer des épreuves plus huppées a, dans l’ensemble porté, ses fruits puisqu’elle s’est qualifiée pour le tableau final 4 fois sur 7.
"J’avais bien fini l’année 2022 avec un quart de finale au WTA d’Angers notamment. Depuis quelques mois, j’ai disputé beaucoup de tournois plus importants, afin d’affronter régulièrement des joueuses classées entre la 200 et la 300e place, proches du niveau des "qualifs" de Roland-Garros. Donc je sais davantage à quoi m’attendre, je ne pars plus dans l’inconnu. Je pense que je saurai mieux gérer l’événement".
"Cette saison, j’ai pu prendre de l’expérience face à des joueuses complètement différentes de celles que j’affrontais auparavant. J’espère engranger un maximum de points afin de participer le plus rapidement possible aux "qualifs" des Grands Chelems, donc rentrer dans le Top 200 ou pas loin", indique celle qui a découvert le tennis dès 6 ans, en suivant son grand-frère, avant d’être rapidement détectée par La Ligue du Val-d’Oise.
Un tennis adapté à l’ocre
"Mon jeu n’a pas forcément beaucoup évolué depuis l’an dernier. J’aime toujours faire le jeu, dicter l’échange en m’appuyant sur mon coup droit, notamment sur terre battue, ma surface de prédilection, raconte la finaliste des championnats de France 2018 en 17-18 ans, qui s’intéresse beaucoup à la préparation physique et au corps humain. En revanche, j’ai beaucoup progressé mentalement, je développe une meilleure intelligence de jeu, plus de variations. Et j’essaye d’utiliser mon coup droit à bon escient. Il faut garder ce cap".
Pas de coach attitré
"J’ai quitté le Smash It Tennis Center, je n’ai plus de structure d’entraînement. Je travaille simplement avec un préparateur mental (Jean-Michel Pequery) et un préparateur physique (Bastien Chaudan). J’avais envie de ne pas être dans l’attente qu’un coach me dise de faire ci ou ça, de me prendre en mains, d’autant qu’en étant bien suivie mentalement et physiquement, ça me donne de la confiance, souligne l’étudiante en STAPS. Dans les semaines à venir, je compte continuer comme ça. Et voir en septembre, au moment où les changements de coach interviennent, s’il faut en chercher un. Mais ça n’est pas ma priorité du moment".
Forcément attentive à son budget, Dartron parvient à vivre du tennis : "Les matchs par équipes m’aident. J’essaye simplement de bien jouer et de rentrer dans mes frais sur chaque tournoi. Pour cela, je fais attention à mes déplacements. Il m’arrive aussi de disputer quelques CNGT".
Par Baptiste Blanchet
Emeline Dartron
23 ans, 393e WTA, n°19 française
Droitière, revers à deux mains
Licenciée au CSM Eaubonne
Quart-de-finaliste à Joué-lès-Tours (ITF W25) en 2023
Finaliste des championnats de France 2018 en 17-18 ans
En 2e année en STAPS
Supportrice (déçue) du PSG : "Après la Ligue des champions, je n’ai plus regardé beaucoup de matchs. Je les suis mais de très loin !"