Diane Parry fera son entrée en lice ce dimanche face à la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich. Son coach, Gonzalo Lopez Sanchis, évoque la progression de la jeune Française.
Dans quelle forme physique se trouve Diane ?
Durant plusieurs mois, elle a souffert de petites blessures. Elle a eu trois quatre pépins, des contractures, entre janvier et mars. Désormais, elle peut enfin enchaîner des matchs.
Elle a 18 ans et joue avec un revers à une main. C'est un style qui offre de nombreuses possibilités mais demande plus de temps, notamment pour apprendre à alterner le lift et le slice.
© FFT / Philippe Montigny
Un revers très esthétique.
Diane sait faire beaucoup de choses. Parfois elle se trompe car elle fait plus que ce dont elle a besoin.
Il ne faut pas être pressé avec elle. Elle adore le tennis, elle est passionnée. Mais pour devenir l'une des meilleures, il faut aussi être une passionnée de l’effort.
Estimez-vous qu'on apprend plus des victoires que des défaites ?
Si tu transformes ta défaite en une réflexion positive, absolument. Si tu dis : "J’ai fait ça de mauvais, il faut que je change certaines choses", oui. Mais si tu cherches des excuses, que tu dis avoir mal dormi, que tu n'as pas eu de chance, alors tu n'avances pas.
Les jeunes regardent beaucoup Nadal et Federer, et je pense qu’il faut regarder encore plus ce qu’ils montrent tous les jours : leur capacité à revenir malgré les difficultés, à rester humble, en perpétuelle quête d'amélioration.
Justement, quelles sont les axes d'amélioration prioritaires chez Diane ?
Elle doit se battre et apprendre sur le court avant de penser au résultat. Car quand tu te bats et que tu apprends, les résultats suivent.
Je pense que les jeunes regardent trop la technique et le score. Il faut réfléchir au reste : le corps, le cœur, le déplacement... C’est ce tout mélangé qui fait gagner un match.
Il faut aussi apprendre à perdre et à gagner. Diane peut lifter son coup droit et jouer vite, mais elle a besoin de s’habituer à l’effort.
Nous avons beaucoup travaillé sur sa deuxième balle kickée qui monte haut. Je lui demande d’être agressive mais aussi de préparer le point. On ne gagne pas sur terre avec deux frappes. Elle a encore trop de hauts et de bas, il faut équilibrer.
© FFT / Corinne Dubreuil
Diane Parry avait disputé Roland-Garros l'an passé et s'était inclinée au premier tour.
Comment analysez-vous son premier tour face à Aliaksandra Sasnovich ?
C'est une joueuse qui est redescendue au classement mais qui a été très bien classée (30e en 2018, ndlr) et on ne peut pas être 30e sans beaucoup de qualité.
C’est un bon tour, ce n'est pas une top 10. Diane peut perdre, elle peut gagner, on verra. Mais j’ai confiance en elle.
Le programme du dimanche 30 mai
Pensez-vous qu'elle ressent une certaine pression par rapport à un événement aussi prestigieux que Roland-Garros ?
Non, car c’est une fille qui aime le tennis et les grands tournois. Je ne pense pas qu’elle va perdre à cause de la pression, elle perdra si elle se trompe ou si elle joue trop vite.
Elle peut parfaitement gagner plusieurs matchs. Le jour où Diane trouvera comment jouer juste, elle peut devenir très forte.