Après des qualifications où elle est déjà passée par toutes les émotions, Léolia Jeanjean (28 ans, 148e WTA) affronte Iga Swiatek. Face à la reine du circuit, elle est bien décidée à ne pas décevoir.
Léolia Jeanjean aime Roland-Garros, la native de Montpellier n’hésite pas à le dire. Car c’est bien sur la terre battue parisienne qu’elle a vécu le moment le plus fort de sa carrière. En 2022, au deuxième tour, la Française, qui avait bénéficié d’une wild-card et battu l’Espagnole Parrizas Diaz pour son entrée en lice, avait ensuite sèchement battue en deux sets Karolina Pliskova, membre du Top 10 et ancienne numéro 1 mondiale. Elle s’était ensuite inclinée au 3e tour, sans doute rattrapée par l’enjeu, pénalisée aussi par un manque d’expérience des grands rendez-vous. N’empêche que ce moment est resté gravé.
Deux ans plus tard, après être sortie des qualifications, Léolia Jeanjean voit se dresser face à elle la montagne Swiatek. Une nouvelle qui, au départ, lui a mis un petit coup au moral : "C’est un match particulier à préparer, lançait-elle après avoir quelque peu digéré la nouvelle. Iga est en grande confiance, elle vient de gagner les deux Masters 1000. Pour moi, c’est un sentiment très mitigé. C’est un bonheur absolu de partager le court avec elle, mais d’un autre côté, on sait que les chances de gagner sont très minces. La chance que j’ai, c’est que je peux trouver énormément de match pour établir un plan tactique alors qu’elle n’a aucune idée de qui je suis !"
Passée par les qualifications la semaine dernière, la joueuse du Stade Clermontois a déjà pu prendre ses marques sur la terre battue parisienne. Vendredi, elle a même eu l’occasion de s’habituer au mode Grand Chelem, en jouant sur un Suzanne-Lenglen plein à craquer et acquis à sa cause. Et justement, ce que Léolia ne veut surtout pas, c’est décevoir ce public incroyable. "Je n’ai pas envie d’être ridicule et de perdre en 50 minutes ! Après, est-ce que j’ai le niveau pour livrer une bonne bataille contre elle, je ne peux pas vraiment répondre. Les attentes, en soi, il n’y en a pas. J’espère juste prendre du plaisir et essayer d’offrir un beau combat, au moins ça."
"Des moments qu’il faut vivre à 100 %"
Quoi qu’il arrive, Léolia Jeanjean a déjà pu se rassurer à travers les trois matches de qualification qu’elle a livrés. Diminuée cette saison par une blessure qui l’a éloignée des courts pendant un mois, la Française avait enregistré des résultats mitigés. Sa qualification à Paris est arrivée à point nommé pour retrouver de la confiance. "Je suis contente de ce que je produis à Roland. Je fais de très bons matches quand j’arrive ici, alors que le reste de l’année, ça manque un peu de constance."
A l’issue de son 3e match, vendredi, la 148e mondiale, sous le coup de l’émotion, n’avait pu retenir quelques larmes, reconnaissant qu’elle avait rarement été aussi heureuse. Et Léolia Jeanjean, qui fêtera ses 29 ans en août, a envie de savourer encore ces moments parisiens exceptionnels qui ne dureront pas éternellement. Comme tous les Français lors de l’Opening Week, elle a déjà été particulièrement servie cette année. "Honnêtement, on a cette chance d’avoir un public hors norme. Ce sont des vibrations, des énergies qu’on ressent et qui font énormément de bien. Je commence à prendre de l’âge et ces moments, il faut que je les vive à 100 %." Respirer un grand coup, donner le meilleur d’elle-même et profiter : c’est aujourd’hui son principal objectif.
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