Qualifié pour le premier tour de Roland-Garros après le forfait de Roberto Marcora, Benjamin Bonzi se réjouit de retrouver le parfum d'un "grand tableau".
Félicitations pour votre qualification. Comment avez-vous appris le forfait de votre adversaire et que ressentez-vous ?
La nouvelle est tombée juste avant le match. Je m’étais préparé pour un combat... Ça a été une bonne surprise sur le coup, c’est triste pour lui, mais heureux pour moi d’un côté. Je suis très content d’avoir la chance de jouer un deuxième tableau ici.
Vous avez sauvé 5 balles de match au premier tour des qualifications (face au Tchèque Kolar). Vous vous sentez comme un miraculé ?
Ce qui est sûr, c’est que je ne partais pas favori, surtout au moment où mon adversaire avait ses balles de match. Comme quoi, il faut s’accrocher et les belles histoires se jouent à pas grand-chose. J’ai réussi à faire tourner ce match, puis j’en ai fait un bien meilleur hier. Au final, j’ai de la réussite et je me retrouve dans le tableau. Donc les choses peuvent aller vite.
C’est la deuxième fois que vous vous retrouvez dans le tableau final après 2017. Vous aviez alors battu Daniil Medvedev au 1er tour. Allez-vous capitaliser sur cette expérience pour préparer votre prochain match ?
J’ai la chance d’avoir déjà joué quelques tournois du Grand Chelem. Pas énormément en comparaison de tous ceux qui entrent directement, mais au moins j’ai déjà cet apport-là. Je pense savoir à peu près comment gérer l’avant match. On va essayer de préparer ce prochain rendez-vous du mieux possible. Avoir déjà joué ce genre de rencontre, ça aide.
La terre battue est-elle une surface que vous appréciez ?
Oui, j’aime beaucoup, même si je n’ai pas vraiment de surface préférée. Après, c’est sûr que Roland-Garros est le tournoi préféré des Français, mais plus généralement, la terre battue est une surface que j’aime bien.
Mentalement, comment allez-vous vous préparer pour ce tournoi forcément un peu particulier. Est-ce difficile de se préparer pour jouer sans trop de public. Comment le ressentez-vous psychologiquement ?
Cela change certains aspects du tournoi. Pour nous Français, on a peut-être un peu moins de pression quand on est sur le terrain, du fait qu’il y a moins de monde, moins de bruit et que ce n’est pas le même environnement. Mais d’un autre côté, on n’a pas cet apport là en plus, celui qu’on peut avoir quand on a une grande partie des spectateurs derrière nous. Honnêtement, ça ne m’a pas dérangé de jouer sans public en qualifs. On sait tous que c’est un tournoi du Grand Chelem. On a tous envie de gagner, de se qualifier. Et au final, on se concentre sur le jeu.
On imagine que vous êtes aussi surtout heureux de pouvoir jouer à nouveau après le confinement ?
Oui bien sûr. Rejouer, ça fait du bien. Et jouer un tournoi du Grand Chelem encore plus, vu qu’à l’US Open, on n’a pas pu disputer les qualifications. Retrouver ces conditions-là ici, à Roland-Garros, ça fait vraiment du bien. Le dernier Grand Chelem, c’était l’Australie en janvier et pour moi depuis bien plus longtemps que ça... donc rien que retrouver ces tournois-là, ces sites-là, ça fait vraiment plaisir.
Vous avez réussi un bon début de saison. Vous sentez-vous toujours aussi bien malgré le confinement ?
Je me sens très bien physiquement. Le confinement est arrivé à un moment où j’étais sur une très bonne lancée. J’avais enchaîné beaucoup de matchs sur les trois premiers mois de l’année et j’avais quelques douleurs qui commençaient à arriver. Ça m’a donc permis de me reposer, de récupérer et de soigner les petits bobos. Depuis la reprise, je n’ai pas eu l’occasion de jouer beaucoup de matchs mais je ne peux pas dire que le confinement m’a coupé les jambes. C’est une question de rythme, de réenchaîner quelques matchs. Mais physiquement, je me sens très bien.
Quels sont vos objectifs à venir ?
Pour le tournoi, ça va être de continuer dans le même état d’esprit. L’essentiel va être maintenant de prendre du plaisir, de savourer, parce que les tableaux du Grand Chelem, on n’en a pas tout le temps. Se concentrer sur le jeu et essayer d’aller le plus loin possible, en faisant du mieux que je peux. Ensuite pour la fin de saison, je vais retourner en Challenger, essayer d’enchaîner les matchs, retrouver les mêmes sensations que j’avais en début d’année, bien me sentir physiquement. On verra où ça va m’amener.
(Recueilli par Emmanuel Bringuier)