Billie Jean King Cup 2024 : Colombie-France, duel en haute altitude
E.B.
13 novembre 2024
Opposée à la Colombie en barrages de la Billie Jean King Cup 2024 les 16 et 17 novembre, l'équipe de France va devoir prendre en compte un paramètre particulièrement délicat : l'altitude.
Golf verdoyant avec panorama sur les montagnes luxuriantes, piscine sous une immense verrière, terrains de football, salle de bowling ou de billard et bien sûr terrains de tennis à profusion (34 courts en terre battue) : le Club Hato Grande Golf & Tennis Country est un petit paradis de sport et de verdure. Mais un petit paradis en haute altitude : 2560 m très exactement.
Pour ce deuxième France-Colombie de l'histoire de la Billie Jean King Cup (la seule et unique confrontation entre les deux équipes avait eu lieu à Andrézieux-Bouthéon en 2003, victoire des Bleues au premier tour), c'est dans ce grand resort, à Cundinamarca, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Bogota, que les Sud-Américaines ont choisi de défier les Bleues, représentées par Diane Parry, Varvara Gracheva, Clara Burel et Chloé Paquet.
Si l'humidité et la terre battue - très différente de la terre française - sont à prendre en compte, l'altitude reste la principale inconnue dans l'équation de ce barrage. Dès le tirage au sort, Julien Benneteau, capitaine de l'équipe de France, avait évoqué le potentiel danger de l'altitude. Bien qu'on retrouve assez régulièrement ces conditions et ce relief montagneux lors des compétitions sportives en Amérique du Sud, les joueuses européennes y sont en revanche nettement moins confrontées.
Un défi physique, tennistique et technique
Les organismes bleus vont donc être mises à rude épreuve. C'est la science qui le dit : la densité de l’air, la teneur en eau de l’air ainsi que la température diminuent en altitude. La pression atmosphérique baisse, l’oxygène devient raréfié. "C'est vraiment très particulier de jouer à 2600 mètres, souligne Paul Quétin, préparateur physique de l'équipe de France. À un moment, je me suis mis en position de retour sur le court et c'est impressionnant. La balle arrive plus vite, la trajectoire est différente... Il y a un vrai besoin d'acclimatation physiologique."
Le staff tricolore a néanmoins anticipé ses écueils en amont et axé une partie de sa préparation sur ce paramètre. "Quand on s'est entraînés avant de venir ici, j'ai mis les filles en salle hypoxique (des pièces qui simulent l'altitude à des fins d'entraînement ou de rééducation, ndlr) pour les préparer à cette rencontre. On a réglé la salle autour de 14% d'oxygène, ce qui recrée les conditions d'une altitude de 3000 mètres environ. On a beaucoup travaillé dans ces zones. Cette raréfaction de l'oxygène n'a rien à voir avec les sommets hyper élevés, mais quand on y additionne l'effort physique, c'est une vraie problématique pour l'organisme. Le rythme cardiaque s'accélère de manière à compenser et amener l'oxygène dans les groupes musculaires. Comme on n'a que huit jours pour se préparer, on est dans un processus de simple adaptation, pas de transformation. C'est donc un défi aussi bien physique que technique de gagner en Colombie."
© Loïc Wacziak / FFT
Accompagnées par le staff, les joueuses s'acclimatent pas à pas. Mais l'une d'entre elles, Chloé Paquet, a pris un peu d'avance. "Je suis arrivée en Colombie il y a maintenant 10 jours pour jouer le tournoi de Cali, explique-t-elle. Avant j'étais en Bolivie, à 400m, puis à Cali, j'étais à 1000m, et ici à 2600 m... Je ne fais que monter ! Et cette altitude, tu la ressens rien qu'au niveau du souffle, quand tu marches. Sur le terrain, la balle sort très vite de la raquette, elle voyage plus rapidement, passe moins de temps dans l'air. C'est plus compliqué aussi de mettre de l'effet au service. On est sur terre mais les échanges se font rares car c'est dur de garder la balle en jeu longtemps."
La rencontre se jouera donc sur le terrain physique mais aussi sur la capacité des Françaises à appréhender la terre colombienne. "C'est une terre très grasse, on dirait un peu du schiste. Au niveau des appuis, on a du mal à se lancer franchement pour les glissades. Il va falloir trouver des solutions. Avec le staff, on a monté les tensions et essayer de trouver des petits changements de cordage pour garder la balle au maximum dans le court. Durant les matchs, il faudra utiliser les 25 secondes au maximum pour redescendre et se reposer. Je trouve que les filles s'adaptent bien et c'est une bonne idée qu'on soit partis plus tôt pour préparer au mieux cette rencontre."
© Loïc Wacziak / FFT
À savoir
Les matchs comptant pour la rencontre Colombie - France auront lieu samedi 16 et dimanche 17 novembre. En cas de victoire, l'équipe de France resterait dans l'élite mondiale et intégrerait la phase de qualifications de la Billie Jean King Cup 2025.
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