Arthur Cazaux : ''Pouvoir vivre de sa passion, c’est vraiment incroyable''
10 janvier 2024
Félicitations pour ton titre à Nouméa, le troisième de ta carrière en Challenger, c’est une façon idéale de lancer ta saison 2024 !
Oui c’est sûr que ça fait toujours plaisir de gagner en Challenger, d’autant plus que ça fait deux ans que je joue beaucoup sur ce circuit. Ça récompense un travail de longue haleine. Réussir ça dès le premier tournoi de la saison, ça me donne de la confiance pour la suite et j’espère en gagner d’autres et continuer à progresser et monter au classement.
On peut dire que l’hémisphère sud te réussit puisque tu avais atteint la finale de l’Open d’Australie juniors il y a quatre ans, tu te sens bien là-bas ?
Oui c’est vrai ! L’an dernier j’avais gagné mon seul Challenger de l’année en Thaïlande à la même époque à peu près. J’aime bien ces conditions où il fait très chaud, très humide comme ça a encore été le cas à Nouméa la semaine dernière. J’aime ce côté où il faut aller au combat, puiser dans les réserves. Et puis j’ai vraiment adoré Nouméa. C’est magnifique, les gens sont très accueillants. Toutes les personnes du club et de la ligue ont été incroyables avec moi. C’est sûr que j’y retournerai.
Là-bas, tu as battu quatre Français sur ton parcours, dont Harold Mayot, dont tu es assez proche, en demie. Comment abordes-tu ces matchs face à des joueurs que tu connais très bien ?
C’est toujours particulier surtout qu’avec Harold on se connaît depuis qu’on a neuf ans. On ne s’était pas affrontés en match officiel depuis notre finale juniors à Melbourne il y a quatre ans mais on s’entraîne tous les deux au CNE depuis trois ans. On se voit et on échange souvent donc forcément c’est particulier.Mais on sait qu’on est tous les deux des guerriers sur le court. On met notre amitié un peu de côté, on est là pour s’échanger des coups et sortir vainqueur du duel. On a encore fait un super combat, c’était très serré. J’étais vraiment content d’avoir fait un beau match contre lui et il a eu des mots très sympas pour moi après la rencontre. On sait mettre notre ego de côté et faire la part des choses.
© Arthur Cazaux s'était incliné contre Harold Mayot en finale du tournoi juniors de l'Open d'Australie 2020
Cette victoire à Nouméa t’a permis d’atteindre le meilleur classement de ta carrière. Tu pointes cette semaine à la 108e place, aux portes du top 100 dont on parle souvent comme un cap important. C’est le cas pour toi aussi ?
C’est vrai que c’est une sorte de barrière à laquelle les gens font souvent référence mais moi ce n’est pas un objectif que j’ai vraiment en tête. Je me fixe plus un objectif en fin d’année qui est de me rapprocher du top 50. Donc oui je ne suis pas loin du top 100 et j’espère franchir le cap le plus rapidement possible mais ma priorité c’est surtout de continuer à progresser dans des domaines où je pêche encore et si j’arrive à faire ça je sais que je vais me rapprocher de mes objectifs à court et moyen termes qui sont de me rapprocher du top 50 et sur les années qui suivent du top 10 en étant le meilleur possible.
https://www.fft.fr/actualites/cazaux-la-note-parfaite-vainqueur-challenger-noumea-2024-enzo-couacaud
L’an dernier tu as fait partie de l’équipe de France de Coupe Davis en tant que sparring-partner, comment as-tu vécu cette expérience ?
Ça a été incroyable. Goûter à cette ambiance de Coupe Davis de l’intérieur, c’était fantastique. On s’entendait tous très bien et ça m’a vraiment donné un surplus de motivation pour continuer à progresser pour un jour faire partie des joueurs de l’équipe de France.
Voir les résultats d’Arthur Fils et Luca Van Assche, ça doit motiver aussi, c’est une bonne émulation…
Oui on est plein de jeunes. Avec les deux cracks devant Luca et Arthur qui ont fait des saisons incroyables mais aussi Harold (Mayot), Terence (Atmane), Giovanni (MPetshi-Perricard)… On est une bonne génération, on s’entend tous bien donc j’espère qu’on pourra vivre des moments en équipe comme le font actuellement nos aînés.
Dans quels secteurs penses-tu avoir le plus besoin de travailler ?
La saison dernière il m’a manqué de la régularité dans l’intensité, dans les intentions et dans l’attitude. J’ai eu beaucoup de hauts et de bas durant l’année dernière. C’est ce qu’il m’a manqué pour atteindre les objectifs que je m’étais fixés pour fin 2023 qui étaient d’intégrer le top 100 et de me qualifier pour le Masters Next Gen. J’ai échoué de peu, j’étais un peu déçu mais j’ai fait une grosse préparation foncière à Dubaï, je me suis entraîné vraiment dur et c’est pour ça que ça fait plaisir que ça paye dès le premier tournoi. J’espère que ça va continuer et que je vais réussir à trouver cette régularité sur l’ensemble de la saison.
Quelle est ta structure d’entraînement pour cette saison 2024 ?
Elle n’a pas changé. Je m’entraîne toujours avec Stéphane Huet, au CNE quand on est à Paris. Pour le physique c’est Laurent Laffite qui est responsable de ma préparation physique avec Roberto Vavassori qui s’occupe plus particulièrement de Luca Van Assche et moi, et depuis l’an dernier j’ai embauché un kiné, Paul Saint-Germain, pour m’accompagner sur les tournois.
En dehors de la progression au classement, as-tu défini d’autres objectifs pour 2024 ?
J’aimerais bien gagner mon premier match en tableau principal en Grand Chelem. Pourquoi pas aller chercher cette première victoire la semaine prochaine à Melbourne. Et essayer de jouer plus de tournois ATP cette saison en étant plus performant.
Ce sera ton premier Open d’Australie chez les seniors…
Oui je ne suis pas retourné à Melbourne depuis 2020 et ma finale chez les juniors. Ça commence à dater un peu mais je ne garde que de bons souvenirs de ce tournoi et j’ai hâte d’y être.
Pour le premier tour à Melbourne, as-tu une préférence entre une grande star sur un grand court ou un match plus abordable ?
Non aucune. Peu importe l’adversaire, je sais de quoi je suis capable. Je me suis vraiment entraîné fort pour être prêt à n’importe quel combat donc je ne me pose pas ce genre de questions.
En cette période de vœux, que peut-on te souhaiter pour 2024 ?
La santé avant tout ! Faire une saison pleine sans blessure. La santé c’est ce qui est le plus important dans la vie de tous les jours et encore plus dans le sport. Et puis continuer à "kiffer" ce que je fais, continuer à m’entraîner dur et à prendre du plaisir sur le court. Parfois, à la fin des tournois, je me dis que j’ai franchement de la chance de faire un sport que j’adore. Pouvoir vivre de sa passion, c’est vraiment incroyable.