Un peu plus d’une semaine après la fin des championnats du monde à Dubaï, on fait le bilan des Mondiaux avec Arnaud Di Pasquale, responsable du haut niveau padel à la FFT.
Après plusieurs places d’honneur ces dernières années, l’équipe de France masculine a remporté sa première médaille mondiale à Dubaï, comment l’avez-vous vécu sur place ?
Arnaud Di Pasquale : On sent qu’il y a plus de confiance chez eux, qu’ils progressent, on sent leur ambition. Ils ont une équipe assez homogène ce qui est une vraie force. Il faut aligner trois paires sur chaque rencontre et forcément plus l’ensemble du groupe est solide plus on a de chances de passer des tours.
Il y a pas mal de facteurs qui ont permis d’aller jusque-là. La défaite du Brésil face au Portugal a ouvert la possibilité d’aller chercher une troisième place. Le Portugal qui avait créé l’exploit devait confirmer derrière ce qui n’était pas simple et les Français ont su saisir leur chance et passer toutes les différentes étapes. Parfois avec quelques difficultés mais avec surtout beaucoup de courage. Ils ont montré beaucoup de caractère. J’observe leur évolution de près depuis deux ans et j’ai vu des joueurs de plus en plus professionnels, de plus en plus concernés avec l’envie d’aller chercher des podiums. Et c’est bien quand le résultat est là.
© Franck Binisti / FFT
Les Bleus médaillés de bronze à Dubaï.
Cette médaille est le fruit d’un long travail entamé depuis plusieurs années et qui se concrétise cette année sous le capitanat de Pablo Ayma…
A.D. : Pablo s’inscrit totalement dans la continuité de ce qu’Alexis Salles a mis en place toutes ces dernières années. Et il amène ses grandes compétences de coach sur le circuit où il est au quotidien. C’est une vraie référence dans le monde du padel et il a beaucoup apporté aux joueurs. Le pari est vraiment réussi avec lui et on a l’intention d’élargir son périmètre pour qu’il nous aide également en matière de formation.
Les femmes ont, elles, terminé 7e ce qui est évidemment une petite déception…
A.D. : C’est bien sûr un peu décevant mais on a une équipe un peu moins homogène que chez les garçons et ça a fait la différence. On s’en est plutôt bien sortis en terminant à la première place de notre poule malgré une défaite contre la Suède. On évitait l’Argentine et on avait une belle carte à jouer contre la Belgique en quarts. Malheureusement ça ne s’est pas aussi bien passé qu’espéré. On a perdu deux matchs très accrochés. Les joueuses se sont battues, elles ont tout donné. On ne peut rien leur reprocher en termes d’attitude, elles ont fait preuve de caractère même si dans les moments importants elles ont été un peu plus fragiles que leurs adversaires et ça a fait la différence.
On était favoris sur le papier mais c’est là aussi où on voit que toutes les nations progressent et qu’il y a plus de densité. Derrière ce n’est pas simple car on perd contre le Portugal puis on finit 7e après une victoire contre l’Allemagne lors du dernier match.
Il y a pas mal d’équipes qui se valent. Il y a l’Espagne et l’Argentine devant et ensuite il y a l’Italie, la Belgique, la Suède… Des nations avec lesquelles on doit pouvoir rivaliser. Et on espère un retour de Jessica Ginier qui nous aurait beaucoup aidés. Avec elle en plus, la donne serait complètement différente et augmenterait la densité dans notre équipe. D’autant que les autres filles vont continuer à pousser et progresser. Je pense honnêtement qu’on a de bonnes chances d’aller chercher des podiums lors des prochaines échéances internationales.
© Franck Binisti / FFT
Les Bleues soudées dans la victoire comme dans les difficultés
Quelles sont les actions de développement mises en place pour augmenter la densité du padel en France ?
A.D. : On a mis plusieurs choses en place, notamment auprès des jeunes. On a commencé la détection des meilleurs espoirs. On va faire davantage de rassemblements de jeunes dans les ligues, organiser plus de compétitions jeunes. Et pour ceux qui sont déjà identifiés et qui étaient notamment aux championnats d’Europe jeunes, on va essayer de les accompagner au mieux en mettant en place un système de transmission en nous appuyant sur nos capitaines des équipes de France Pablo Ayma et Robin Haziza ainsi que sur nos meilleurs représentants actuels pour créer des passerelles avec le monde pro et leur donner encore plus envie de s’investir dans ce projet.
En parallèle, on a aussi lancé une campagne de développement du padel féminin. Marianne Vandaele mène actuellement des actions pour faire la promotion de ce sport et développer sa pratique du padel auprès du public féminin. Elle va dans des clubs sur tout le territoire pour y organiser des ateliers découvertes et tenter de séduire de nouvelles joueuses et les premiers retours sont très positifs.